Une femme, des produits mais surtout un caddy.

L’embonpoint du modèle représente l’opulence de cette société de consommation. Mais le caddy est tout de même l’élément le plus important de l’œuvre de par son titre mais aussi parce qu’il déborde de produits de marque. Boris VIAN sort sa chanson La complainte du progrès en 1956, durant la période des « Trente Glorieuses » où la société de consommation est en pleine croissance. Les produits qu'il énumère auraient pu se trouver dans le caddy de notre sculpture:  « Un frigidaire, un joli scooter, un atomixer, et du Dunlopillo, une cuisinière avec un four en verre des tas de couverts, et des pell' à gâteaux, une tourniquette pour fair' la vinaigrette, un bel aérateur pour bouffer les odeurs, des draps qui chauffent, un pistolet à gaufres, un avion pour deux ». 
En effet ce genre d’objets insolites, notamment l’électroménager deviennent les premiers produits de la société de consommation. Cependant, vers les années 1960, seule une classe sociale élevée peut se permettre cette nouveauté. La famille de Marcovaldo dans Marcovaldo ou les saisons en ville de Italo CALVINO est pauvre. Pourtant elle vient d'arriver en ville et découvre cette société. Mais ne pouvant y participer"leur plaisir était de regarder les autres faire leurs achats". En revanche,"si votre chariot est vide et que les autres sont pleins, vous pouvez tenir jusqu'à un certain point, puis l’envie vous submerge, et les regrets, et vous ne résistez plus". Il rempli alors son caddy de "toute sortes de bonnes choses". "Il voulait seulement s’offrir le plaisir de la balader durant dix minutes, de montrer , lui aussi, ses achats comme les autres, puis la remettre là où il l’avait prise." puis reposa ses produits, déçu, "se souvenant que la caissière les attendait en fin de parcours pour le paiement." 
A l'opposé, dans Mon OncleJacques TATI  s’amuse des maux de la petite bourgeoisie. Il met en scène une famille bourgeoise nommée Arpel avec leur mobilier et leur électroménager plus insolite les uns que les autres.





Au final, la femme se confond avec le caddy. On peut interpréter ce camouflage par le fait qu’elle soit envahie par cette société.